
Depuis tout petit, le sport occupe une place importante dans ma vie. Si j'ai pu pratiquer de nombreux sports, c'est surtout vers l'âge de 10 ans que j'ai commencé à me façonner grâce à l'athlétisme. C'est une école formidable dans le sens où on touche de nombreuses disciplines (course, lancer, saut), ce qui permet de mieux se connaître.
Pour ma part, j'ai vite compris que je n'étais pas un sprinteur et que j'avais plutôt une carte à jouer en endurance, en particulier en cross.
Après deux saisons d'athlétisme, mon club avait de nouveaux projets en tête avec la création d'une filière sport-étude et il était temps pour moi de faire émerger ma future passion : le VTT, discipline que j'adore pour ses diverses facettes entre le fait de partir à l'aventure (pas forcément vrai lorsqu'on parle de compétitions en boucles), l'aspect physique, la technique de pilotage et la partie mécanique.
J'ai donc mis la course à pied de côté au profit du VTT. Puis, j'ai pratiqué l'entraînement croisé avec un peu de natation la semaine et le VTT le week-end.
Un jour, un ami m'a proposé de m'inscrire à des raids multisport (course à pied, VTT, canöé). Fort de mon passé en athlétisme et des qualités d'endurance développées avec le VTT, je ne m'étais pas du tout préparé à ce type d'épreuve et ça ne loupa pas : la course à pied s'est très mal déroulée avec le souffle coupé rapidement et l'apparition prématurée de points de côté.
Loin de renoncer, j'ai pris part à d'autre raids, en prenant soin, cette fois-ci, de m'entraîner un minimum pour pouvoir suivre le rythme de mes coéquipiers sans trop puiser dans mes ressources puisque je devais ensuite imprimer le rythme à VTT.
En novembre 2005, je participais à mon dernier raid : le Kir d'enfer. Un raid qui portait bien son nom ! Pensant m'aligner sur une distance en course à pied de 12 km, ce qui n'était déjà pas pour me mettre en confiance (je me limitais à cette époque à des distances de 7 à 8 kilomètres), quelle ne fût pas ma stupeur en prenant connaissance du parcours la veille qu'il y avait, en fait, 18 km à parcourir et que le parcours un dénivelé positif non négligeable !
Là encore, ça n'a pas pardonné et la course ne s'est évidemment pas bien passée.
Mes activités professionnelles m'ayant amené vers d'autres horizons, j'ai remis mes chaussures de running au placard pour me concentrer à nouveau exclusivement au VTT.
La trentaine passée, tout s'est accéléré du côté de mes projets personnels : mariage, achat de la maison, premier enfant, deuxième enfant puis troisième enfant et enfin la création d'un site internet. Cet enchaînement m'a conduit à raccrocher le VTT et à mettre le sport de côté.
Si j'étais épanoui sur le plan personnel, mon mode de vie sédentaire ne me convenait pas : je me sentais mal dans mon corps avec des douleurs dans le dos et des brûlures d'estomac persistantes dans le dos. Progressivement, l'idée de se remettre au sport fit son chemin.
Néanmoins, si la volonté était là, trouver le temps était une autre affaire, bien que voir certains de mes collègues faire un footing le midi aurait pu m'orienter plus rapidement. Finalement, il aura fallu une matinée difficile au travail début 2016 pour avoir le déclic : le besoin de se changer les idées s'est fait sentir et je suis parti marcher pendant un peu moins d'une heure, le créneau pour se remettre au sport était tout trouvé !
Malgré tout, après 5 ans sans sport, il n'était pas question de se mettre directement à la course à pied. Il fallait tout d'abord perdre un peu de poids et j'ai donc passé plusieurs semaines à marcher avant de me mettre à la course à pied.
Les premiers entraînements se passaient plutôt bien et j'ai alors rapidement augmenter mon kilométrage pour osciller entre 20 et 30 kilomètres par semaine. J'ai rapidement frôlé la correctionnelle au bout de quelques semaines, non pas par la faute d'un entraînement trop intense, mais par la faute de chaussures mal adaptées : alors que je suis quelqu'un qui court très significativement sur l'extérieur du pied, les chaussures que j'utilisais étaient conçues pour aider les personnes courant plutôt sur l'intérieur du pied. Les blessures ont été évitées de justesse !
Ma deuxième paire de chaussures sera un choix beaucoup plus judicieux avec un excellent amorti et une bonne polyvalence. Pluie, neige, boue, chemins escarpés : elles ne craignaient rien et c'est exactement ce qu'il me fallait !
Après un an d'entraînements sur mon temps de midi, je participe à une première course. L'idée étant surtout de pouvoir évaluer mes forces et mes faiblesses par rapport aux autres coureurs. Une course de 10 km avec un dénivelé assez important avec de longues montées sur le premier tiers, un parcours assez plat sur le deuxième tiers pour finir en descente.
Je n'ai pu que constater que si je me débrouillais assez bien en montée, j'avais de gros déficits en descente. D'autre part, mon départ était trop rapide et j'ai eu du mal ensuite sur les portions plates à accrocher un bon rythme (un comportement similaire à mes débuts en VTT à vrai dire).
D'autre part, alors que j'essayais de suivre plus ou moins un programme d'entraînement standard, j'avais l'impression de ne plus progresser. J'ai donc travaillé essentiellement ma vitesse de pointe en utilisant la technique du fartlek plutôt que de faire du fractionné. Les effets se sont vite fait sentir avec une progression constante... mais tout a été anéanti fin 2017 lors d'un entraînement sur un sol enneigé avec un glissade qui m'a générée une douleur persistante au genou gauche.
Après plusieurs semaines de disette, j'ai repris l'entraînement à un niveau moindre qu'en fin d'année. Sans être tout à fait rassuré sur mon état physique, je me suis lancé pour la première fois sur un trail et n'ayant pas l'habitude de faire les choses à moitié, je me suis lancé sur une distance de 24 km, alors que je n'avais aucune expérience en trail et que je n'avais pas parcouru plus de 21 km sur route.
Evidemment, la performance n'était pas à l'ordre du jour, mon objectif étant de finir coûte que coûte. Il était donc normal de faire plusieurs erreurs (comme courir sur les premières montées et partir sans aucun ravitaillement, ne pas partir avec des chaussures de trail), mais l'objectif premier était atteint et cela m'a permis d'emmagasiner de l'expérience.
Si 2018 ne m'aura pas permis de retrouver mon niveau de performance, j'aurais au moins trouvé une motivation nouvelle en embarquant mes baskets dans tous mes déplacements professionnels quel que soit l'endroit du globe où je me trouvais !
En 2019, j'avais beaucoup de projets en tête en matière de courses, mais trop hanté par les risques de blessures et incapable de planifier ma saison, rien ne s'est matérialisé. Cela ne m'a pas empêché de cumuler les kilomètres (plus de 1.200), de faire preuve d'une excellente régularité et de me convaincre que je pouvais gérer correctement les risques de blessures.
2019 aura tout de même été riche en enseignements : avec une vie personnelle et une vie professionnelle bien chargée, il est indispensable de planifier ses entraînements et surtout les courses auxquelles on veut participer, ce à quoi je vais m'attacher en 2020 !